Qu'est-ce que Boréal ?

CONCEPT & CAHIER DES CHARGES DE BOREAL 

Le service de réanimation du CH d’Annecy a consulté Art dans la Cité en 2010 pour lui demander de réfléchir à la création d’une oeuvre visuelle qui puisse aider le patient en phase de réveil au sortir d’un coma prolongé.
Pour répondre à cette demande, Art dans la Cité s’est adressée aux artistes utilisant le medium numérique.

Le projet Boréal d’Hugo Verlinde répondait parfaitement aux attentes du service de réanimation.

En effet, d’un point de vue médical, la phase de réveil d’un patient est une phase très éprouvante mais aussi une étape critique pour le rétablissement du patient. Ce réveil qui peut durer plusieurs semaines est très fréquemment accompagné d’un syndrome confusionnel : troubles du comportement, agitation, déroutement, confusion allant jusqu’à l’hallucination sensorielle. Cette situation est difficile pour le patient mais aussi pour son entourage : famille ou personnel médical.

Pour le Professeur Sirodot, chef du service, « l’introduction de l’Art contemporain dans une chambre de réanimation […] doit pouvoir diminuer la souffrance du patient en captant ses sens, sa vue, son audition, et éventuellement le toucher, en lui redonnant une sensation d’espace, de liberté, ou en recréant un milieu familier voire familial, en le faisant participer dans un système interactif ».
Voir la lettre d'intention complète ci-dessous.

L’oeuvre intelligente d’Hugo Verlinde, « Boréal », s’animera en réponse à une présence manifeste dans son voisinage, elle suscitera un dialogue gestuel avec le spectateur. Dans un espace immobile, l’écran présentera un ciel étoilé, apaisant. Dès qu’une agitation se manifeste dans la chambre, un flux de particules colorées traversera subtilement l’univers sidéral. L’oeuvre analysera la qualité du mouvement et se transformera en conséquence. Confronté à un mouvement désordonné, chaotique, elle retournera à son état initial. Par contre, si le mouvement lui parait intelligent, susceptible de traduire une attention qu’on lui porte, le flux de particules dessinera des univers complexes.

Pour Hugo Verlinde : "L’installation Boréal manifeste la présence d’un objet céleste, lointain mais attentif à la nature et à la qualité de notre présence. L’installation attend de nous que nous la sollicitions et que nous comprenions ses attentes.

Son but est qu’à terme nous devenions les réceptacles de sa lumière. Cette étoile invisible cherche à déverser en nous une vibration singulière de couleur bleue nuit.
Nous pourrions être chez nous, dans la rue ou dans une chambre d’hôpital. Qu’importe ! Nous sommes tous potentiellement les vecteurs de son désir d’être et de se répandre dans le monde.

L’installation accompagne les personnes amenées à être présentes autour du patient. Idéalement, celle-ci devient un partenaire de vie pour les membres de la famille, le corps médical et le patient."




Note d'intention complète du Pr Sirodot, Chef du service de réanimation
du Centre Hospitalier de la Région d’Annecy: 


"L’introduction de l’art contemporain dans une chambre de réanimation, sans préjuger de sa forme, doit pouvoir diminuer cette souffrance en captant les sens du patient, sa vue, son audition, et éventuellement le toucher, en lui redonnant une sensation d’espace, de liberté, ou en recréant un milieu familier voire familial, en le faisant participer dans un système interactif."

Le passage du coma à l’éveil  est une étape critique du séjour d’un patient en réanimation, qu’il soit du à l’arrêt d’un traitement sédatif et/ou la cicatrisation de lésions cérébrales.
Ce réveil s’accompagne très fréquemment (70 – 80 % des cas) de troubles du comportement, d’une agitation, d’un syndrome confusionnel, d’hallucinations auditives et visuelles, dont l’origine est multifactorielle mais qui traduisent certainement une angoisse, une souffrance physique et psychologique. Comment pourrait-il en être autrement quand on se réveille, après avoir été agressé par un traumatisme ou une maladie,  dans un espace étranger, inconnu, clos, dans un milieu hostile source de douleurs, de nuisances sonores, sans possibilité de parler dans un premier temps.
Cette souffrance est aussi très mal vécue par les familles des patients, et source de difficultés pour l’équipe soignante.

Certains facteurs de risque du « delirium » en réanimation sont reconnus, comme le tabagisme, l’usage excessif d’alcool, la sévérité de la pathologie et l’effet des médicaments sédatifs et opiacés.
Ce syndrome confusionnel est responsable d’une augmentation de la morbidité par ses conséquences néfastes : auto-extubation, retrait de cathéters et de sondes, dépendance prolongée de la ventilation mécanique, séjour prolongé en réanimation, mais aussi semble-t-il d’une augmentation de la mortalité.
Aucune technique de prévention, pharmacologique ou autre n’a été validée pour empêcher un patient admis en réanimation de développer un syndrome confusionnel.

L’introduction de l’art contemporain dans une chambre de réanimation , sans préjuger de sa forme, doit pouvoir diminuer cette souffrance en captant les sens du patient, sa vue, son audition, et éventuellement le toucher, en lui redonnant une sensation d’espace, de liberté, ou en recréant un milieu familier voire familial, en le faisant participer dans un système interactif.

C’est un challenge, inédit, qui devra vaincre de nombreuses difficultés , et s’adapter à des patients aux capacités de communication réduites en particulier en cas de ventilation artificielle, alités pour une durée moyenne de séjour de 8 jours mais parfois pour plusieurs semaines, dans un espace limité ( 20 m2 ) et clos, les patients en réanimation ne sortant pas ou peu de leur chambre, avec un environnement technique encombrant ( colonne encadrant la tête du patient, permettant l’arrivée de fluides et servant de support aux différents appareils de surveillance et de traitement, appareils de suppléance ventilatoire, rénale, cardiovasculaire…),  sonore ( alarmes des appareils de surveillance …) et  soumis à des contraintes d’hygiène.

EVALUATION 
Relevé d'interactions avec Boréal



L'installation d'une œuvre artistique interactive dans la chambre de réanimation est une initiative unique au monde.

Nous vous remercions de nous faire part de toutes les observations que vous suggère sa présence dans ce lieu. Ces observations peuvent être relatives à votre appréciation de l'œuvre elle-même, mais aussi à ce que cette œuvre change dans votre relation à la chambre (l'utiliser vous et si oui pourquoi, perturbe-t-elle votre relation au patient ou au contraire la facilite-t-elle…

Toutes vos remarques nous seront d'une grande utilité pour apprécier sa pertinence.

Date
Heure
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V si visiteur
P si personnel
Cocher si utilisation de Boréal
Observations