dimanche 4 avril 2010

BOREAL PAR HUGO VERLINDE


BOREAL / Installation COMPORTEMENTALE /Ordinateur, écran plasma

La chambre de réanimation. Un lieu qui impressionne dès l’entrée par l’accumulation de machines, de moniteurs et d’instruments de toutes sortes : assistance respiratoire, pace maker externe, mesure du rythme cardiaque. Un lieu attentif à l’évolution des états du corps du patient.
Dans ce lieu d’observation médicale, une oeuvre numérique va trouver sa place. L’installation est elle aussi attentive aux moindres mouvements du patient comme de son entourage. Elle attend patiemment nos sollicitations pour pouvoir se déployer entièrement.Premiers temps : Un ciel étoilé. C’est d’abord sous la forme d’un ciel étoilé que l’installation se donne à voir. Quelques dizaines ou centaines d’étoiles prises dans un mouvement à peine perceptible. Vues d’ensemble et vues détaillés se succèdent…
Confronté à l’immobilité de l’espace, seule la sphère des fixes se dévoile à nous. Deuxième temps : une réaction vive . L’oeuvre est consciente de notre présence et nous le manifeste. Sensible aux mouvements d’une personne ou d’un groupe de personnes entrant dans la pièce, l’installation va rapidement changer d’état. Venu d’au-delà du cadre, un flux intense de particules inonde le cadre de l’installation. Dans ce flot rapide, presque frénétique, on distingue par endroits des bourrasques plus intenses que d’autres. Des ondées structurées et vigoureuses traversent l’espace. Elles donnent l’impression d’envahir toute la pièce…
Troisième temps : le testA cet instant, l’installation est particulièrement attentive à la réaction qui va suivre. Serons nous immobiles ? Dans une contemplation un peu figée ?
Serons au contraire inattentif et occupé à tout autre chose ? Ou encore, tenterons nous de nous agiter en tout sens face à l’oeuvre dans l’espoir d’obtenir une réponse immédiate ?
L’oeuvre nous scrute de son regard et ne tarde pas à réagir à notre attitude.
Confronté à la contemplation et à l’immobilité, l’ondée lumineuse cesse bien vite. Le flot de particules se tarit et nous voilà à nouveau devant le premier tableau, celui des étoiles immobiles.
Confronté à un mouvement quelconque ou chaotique, l’installation retournera également à son état initial.
A ce stade, l’installation Boréal nous teste et nous invite à inventer tout autre chose… A coup sur ce n’est pas l’immobilité qui est attendue de nous et encore moins l’agitation.
Quatrième temps : l’état Boréal
L’expérience à mener se situe entre ces deux écueils. L’installation nous invite à nous engager mais au-delà de l’immobilité ou de l’agitation.

En persévérant, on commence à percevoir que l’installation est davantage sensible à des mouvements considérés par elle comme cohérents. Mouvement de balancier du corps. Main en mouvement dans l’espace. Hochement doux et régulier de la tête…

Ici un tout autre état se déploie. Les flots de particules se font plus calmes. Le regard plonge plus loin dans l’espace. Au-delà du blanc, des ondées de couleur bleue nuit deviennent visibles.

L’état Boréal s’amorce. Des tableaux amples, lents, cohérents se mettent en mouvement. Quelque chose de l’ordre d’un message céleste se fait entendre.

Une caresse lumineuse et mystérieuse pénètre dans la chambre par cette fenêtre qu’est devenu l’écran. Un état de communion s’installe entre l’oeuvre et la personne présente.

Il peut s’agir d’une personne de l’équipe médicale comme d’une personne de la famille du patient comme du patient lui-même.

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